Une nouvelle tache rouge sur Jupiter ?

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Une deuxième nuit avec un très bon seeing, le 7 décembre 2013, m’a permis de faire des images d’une vieille structure nuageuse jovienne qui entame un changement d’importance… elle semble avoir décidé de rejoindre le club (de moins en moins fermé ?) des taches rouges de Jupiter.

Qu’est-ce qu’une tache rouge sur Jupiter ?

jup2013redspotsTout le monde connaît la Grande tache rouge de Jupiter.

Mais ce que vous ne savez peut-être pas, c’est qu’il y a plusieurs taches rouges sur Jupiter, la « Grande » étant simplement la plus grande, et la plus ancienne. Il y en a d’autres !

Une tache rouge est un anticyclone de longue durée de vie, de teinte orange (ça varie, mais c’est rarement rouge en fait), très brillante dans la bande du méthane (et donc d’altitude élevée) et fortement absorbante dans l’ultraviolet. La teinte orange est le fruit de de la réaction à l’ultraviolet solaire au sommet de l’anticyclone par un composé chimique dont nous ne connaissons toujours pas la nature aujourd’hui.

Jusqu’à présent, on en recensait au moins trois : la Grande tache rouge, l’oval BA, et la tache rouge de la NNTZ.

Ci-contre à gauche, une de mes images du 7 décembre qui montre deux de ces TR, plus une troisième candidate… le White spot Z (WSZ).

Le « White spot Z » ?

Le WSZ est un autre anticyclone qui s’est formé en 1997 – il existe donc depuis 16 ans, dans la Zone tropicale nord (NTrZ) de Jupiter. La NTrZ voit la naissance tous les 4 ans, suivant le cycle de vie de la bande équatoriale nord (NEB), d’une série de petits anticyclones blancs, de lointains cousins de la GTR dont la durée de vie est brève (quelques années terrestres), qui ne sont pas rouges, et dont l’albédo dans la bande du méthane est très faible (altitude peu élevée). Mais le WSZ a montré dès ses premiers mois de vie un comportement différent : non seulement il ne disparaît pas et ne suit donc pas le cycle de vie de la NEB, mais en plus, sa vitesse de déplacement est plus rapide que n’importe quel anticyclone de la zone.

Au cours des années son aspect a varié considérablement, brillant ou pas, blanc ou grisâtre, bien visible, ou méconnaissable. Et en 2013, surprise : il devient très brillant en CH4, et sa teinte change pour devenir orange ! D’autre part, comme on le voit sur l’image ci-dessous, il devient sombre en lumière bleue et ultraviolette, une caractéristique habituelle des taches rouges…

Le comportement de cette structure dans les mois qui viennent est à surveiller, mais il semble d’ores et déjà que Jupiter a gagné une nouvelle tache rouge !

Ci-dessous, quelques autres images de cette nuit

Pour aller plus loin…

John Rogers, Directeur de la section Jupiter de la BAA, vient de publier une étude complète du WSZ dont je recommande fortement la lecture !

White spot Z: its history and characteristics, 1997-2013

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